Réflexions

Musique et chants : des non-essentiels du culte

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« Chanter c’est prier deux fois »

La musique et le chant : des non-essentiels du culte ? (1)

 le pasteur Bernard Sturny, en retraite à Colmar, nous invite à aborder une nouvelle facette du culte dominical. Après les fleurs, les cloches, voici une première partie sur la musique et le chant.

Voix et instruments

« Chanter c’est prier deux fois » disait Saint-Augustin ; formule reprise par le réformateur Martin Luther.
Dès le premier testament les voix humaines et divers instruments sont expression de la louange rendue à Dieu, de la confiance en Lui et des prières qui lui sont adressées. (voir les nombreux psaumes en particulier le Psaume 150 et entre autres dans le nouveau testament Colossiens 3/16).

La musique, le chant n’ont pas de pouvoir de salut comme les sacrements. Ils sont dialogue avec Dieu et ont pour vocation d’aider l’assemblée, les célébrants à « attendrir leur cœur », pour les préparer à la prière et à l’écoute de la Parole de Dieu (voir Ephésiens 5/19 « chantant de tout votre cœur ».) Le chant permet d’enregistrer plus en profondeur (en son cœur) les paroles prononcées.

Pas d’effets théâtraux.

Le culte n’est pas une production théâtrale. Il doit se différencier des célébrations païennes (profanes et religieuses). Dans le rituel baptismal ancien il était demandé aux catéchumènes de « renoncer aux pompes de Satan ». Il n’y a donc pas lieu de faire de la musique de parade ou de concert dans le cadre d’un culte, de faire du chant choral une prestation artistique. Musique et chant sont un SERVICE. C’est pourquoi dans les premiers siècles de l’Eglise furent privilégiés la psalmodie monastique et le chant à une seule voix qui restera la pratique habituelle de l’Eglise orthodoxe.

La diversité du chant et ses aléas

D’après Ephésiens 5/19 il y a trois types de chants : « les psaumes, les hymnes et les cantiques ». Autant les 2 premiers sont directement tirés de la Parole de Dieu, les cantiques sont davantage expression de l’expérience religieuse de l’auteur avec le risque de débordements inappropriés. C’est pourquoi au 4ème siècle on en réduisit la pratique et que le réformateur Calvin et ses partenaires, comme Théodore de Bèze, privilégieront le chant des psaumes, qu’on pourra préférer les répons ou spontanés, aux strophes de cantiques dans la première partie du culte.

Luther et ceux qui suivirent ses traces prirent une autre orientation donnant aux cantiques et aux chorals toute leur place. Ils s’inspireront pour la mélodie de la musique populaire tout en portant une attention particulière aux paroles (ce qui n’est pas toujours le cas de certains cantiques de nos recueils récents).